Roberto De Zerbi explique le réglage tactique qui a détruit le PSG en seulement 45 minutes
Roberto De Zerbi explique le réglage tactique qui a détruit le PSG en seulement 45 minutes
Roberto De Zerbi a passé la soirée au Vélodrome à sourire, à arpenter sa zone technique et — brièvement — à être expulsé, après qu’Olympique de Marseille a livré une prestation compacte et impitoyable pour battre le Paris Saint-Germain 1–0 et infliger à l’équipe de Luis Enrique sa première défaite de la saison en Ligue 1. Le score serré raconte une histoire tendue, mais le match fut surtout le fruit d’un réajustement tactique clair et assumé de De Zerbi : un passage à une défense à trois, combiné à une consigne d’intensité maximale dans les 25 à 45 premières minutes. Le plan a fonctionné à la perfection.
Dès le coup d’envoi, Marseille a affiché les marques d’une équipe préparée à prendre le combat à son compte plutôt qu’à subir. Le onze de départ — Gerónimo Rulli dans les buts derrière une charnière Pavard-Balerdi-Aguerd, épaulée par des pistons disciplinés — s’est immédiatement montré compact et agressif. Ce schéma en 3-4-3/3-4-2-1 a permis à l’OM de densifier l’axe, de forcer le PSG à écarter le jeu et de couper tout espace entre les lignes. Plusieurs compositions publiées en direct ont confirmé ce choix tactique décisif.
Le moment clé est survenu dès la 5e minute. Un corner travaillé a trouvé Nayef Aguerd au cœur de la surface, et le défenseur marocain a catapulté une tête imparable dans les filets — une finition implacable qui a immédiatement validé l’importance accordée par De Zerbi aux coups de pied arrêtés et aux duels aériens. Dès lors, l’OM a accepté de céder le ballon mais jamais le territoire : bloc organisé, discipline collective et étouffement des circuits parisiens avant qu’ils ne se développent réellement.
Après la rencontre, De Zerbi a expliqué que son ajustement reposait sur deux points. D’abord, le système : l’ajout d’un troisième défenseur central, combiné à des pistons collés aux lignes, a permis de créer des surnombres sur les côtés tout en verrouillant l’axe. Ensuite, l’intensité : le coach italien avait insisté sur un départ « explosif », avec un pressing coordonné, une circulation rapide et la volonté de provoquer des pertes de balle hautes. Il a d’ailleurs souligné que son équipe avait « très bien joué dans les 25 premières minutes » — exactement le laps de temps où l’OM a marqué et dominé.
Ce double choix a eu des effets visibles. Paris a tenté, a monopolisé le ballon par séquences, mais sans véritablement percer l’armure olympienne. Gerónimo Rulli a sorti plusieurs arrêts décisifs, la défense a contenu la pression sans se désunir, et si un second but marseillais a été annulé, les occasions parisiennes sont restées majoritairement des demi-chances ou des frappes lointaines. Reuters et d’autres comptes rendus ont insisté sur la solidité défensive et la détermination du gardien argentin.
La fin de match a offert son lot de tension, avec l’expulsion de De Zerbi après une altercation avec l’arbitre. Mais la structure a tenu bon. Le résultat est double pour le technicien italien : une victoire rare à domicile en championnat face au PSG (la première depuis 2011 selon plusieurs médias), et la preuve que son approche — flexibilité défensive, rigueur des pistons, intensité dès l’entame — peut neutraliser les plus grandes attaques quand elle est exécutée avec conviction.
Pour la suite, le message est limpide : De Zerbi a montré qu’il savait adapter ses principes à un plan plus pragmatique, sans renoncer à ses fondamentaux de maîtrise du ballon et de verticalité. Marseille remonte au classement tandis que le PSG repart avec des interrogations sur sa capacité à briser un bloc bas mais structuré. Ce soir, le Vélodrome a été le théâtre d’une démonstration : parfois, un simple réglage tactique — appliqué avec intensité dès le départ — suffit à renverser l’équilibre d’un Classique.